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Tsingy Rouge : la cathédrale écarlate du nord de Madagascar (à admirer sans la toucher)

Il existe des endroits qui donnent l’impression que la Terre a oublié de finir le rendu en “texture réaliste”. Le (les) Tsingy Rouge, dans le nord de Madagascar, fait partie de cette catégorie : un canyon d’où jaillissent des aiguilles rouge brique, des lames dentelées et des pinacles si fins qu’on s’attend presque à les voir vibrer au moindre éternuement.

Et pourtant, ce décor n’est pas un délire de décorateur de film : c’est de la géologie, de la vraie. Une géologie qui a choisi la couleur rouge oxydé comme signature, avec un petit côté “Mars mais en version tropicale”.

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Crédit photo GUDKOVANDREY.

Un “tsingy” pas comme les autres

Le mot tsingy signifie “aiguille” en malgache. Dans l’imaginaire des voyageurs, il évoque surtout le célèbre Tsingy de Bemaraha – des lames de calcaire spectaculaires, inscrites à l’UNESCO, où l’on marche littéralement dans une forêt minérale. Si vous voulez remettre ce grand frère dans le contexte (et faire grimper votre niveau d’émerveillement), vous pouvez passer par l’article maison à son sujet.

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Crédit photo Rod Waddington (CC BY-SA 2.0).

Mais le Tsingy Rouge joue une autre partition. Ici, les “aiguilles” ne sont pas des couteaux de calcaire : elles sont formées surtout de latérite rouge, avec une succession de couches où l’on trouve aussi, selon les descriptions, du grès, des marnes et du calcaire. Résultat visuel : des teintes rouge-ocre, parfois rosées ou plus claires, comme si quelqu’un avait saupoudré le canyon de pigments.

Et niveau sensation… c’est moins “lame de rasoir” que Bemaraha, mais ce n’est pas pour autant un parc d’attractions : ces structures sont fragiles.

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Crédit photo ReinerC.

Pourquoi c’est rouge… et pourquoi ça pique vers le ciel

La latérite est un produit d’altération des roches en climat tropical/subtropical : sous l’effet d’une alternance humide/sèche, l’eau lessive certains éléments et laisse une matière souvent riche en oxydes de fer. D’où le rouge : pas de ketchup géant, juste de la chimie.

Ensuite vient le sculpteur principal : l’érosion. Ruissellement, pluies concentrées, parfois vent… le tout taille la latérite en formes coniques et en crêtes. Plusieurs sources relient directement le site au travail de la rivière (ou fleuve) Irodo, qui a contribué à creuser et à modeler ces reliefs. Visuellement, on est proche de ce que beaucoup appellent des “cheminées de fées” : des piliers élancés nés d’un grignotage progressif des pentes (voir par exemple celles de Djavolja Varos en Serbie).

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Crédit photo Johan (CC BY-NC-ND 2.0).

Et si l’endroit semble “récent” à l’échelle géologique, ce n’est pas qu’une impression : certaines descriptions expliquent que le site a été mis au jour au XXe siècle, notamment après des glissements de terrain, eux-mêmes favorisés par des activités humaines de défrichement. Autrement dit : la nature a fait l’œuvre… mais on lui a parfois donné un petit coup de pouce (pas forcément volontaire).

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Crédit photo dmitri_66 (CC BY-NC 2.0).

vidéo du Tsingy Rouge

Rouge comme le Snoopy Rock d’Arizona, voici une vidéo de cette magnifique cathédrale de pierre de Madagascar:


Où se trouve le Tsingy Rouge

Le site se situe dans la région de Diana, au nord de Madagascar, à environ 60 km au sud d’Antsiranana (Diego-Suarez), près de Sadjoavato, sur le plateau de Sahafary, à l’entrée du parc d’Analamerana. On parle d’une zone d’environ 182 hectares pour le site touristique mentionné dans certaines descriptions.

Dit autrement : ce n’est pas un stop improvisé “entre deux croissants”. C’est le nord malgache, avec ses distances, ses pistes, et ce sentiment délicieux d’être au bout du monde.

Ses coordonnées GPS sont : 12° 38′ 32″ S, 49° 29′ 28″ E (-12.64229, 49.49106).

Voici sa position sur Google Maps :

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Visiter le Tsingy Rouge

Dans la pratique, le Tsingy Rouge se visite souvent depuis Antsiranana. L’accès combine route et piste ; l’option la plus courante reste le 4×4 avec guide/chauffeur habitué aux conditions locales. Selon les retours de terrain et certaines descriptions de voyage, le trajet peut être long (de 1h30 à 2h) et secouant (et c’est une partie du charme… à condition d’aimer les massages “suspension africaine”).

Sur place, le bon réflexe est simple : on regarde, on photographie, on respecte. Évitez de toucher les formations. Ce n’est pas “interdit parce que c’est drôle”, c’est interdit parce que c’est délicat : ce qui tient debout aujourd’hui ne doit pas devenir poussière pour une story Instagram. Ce caractère fragile vaut aux Tsingy rouges le surnom de « faux tsingy » par certains naturalistes, qui rappellent que cette architecture minérale est le résultat d’une érosion accélérée, aggravée par la déforestation et le lessivage des sols.

Côté photo, le Tsingy Rouge adore la lumière rasante : tôt le matin ou en fin d’après-midi, les reliefs se lisent mieux, et les rouges virent au cuivre. En plein midi, tout est plus plat… et vous aussi, après deux heures au soleil.

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Crédit photo GUDKOVANDREY.

Le nord de Madagascar : quand la roche côtoie le bizarre vivant

Ce qui rend la zone encore plus savoureuse, c’est que Madagascar ne fait jamais les choses à moitié : même quand les pierres font déjà le spectacle, la faune en rajoute.

Si vous aimez les créatures qui semblent sorties d’un brainstorming de designers un peu fatigués, jetez un œil à l’aye-aye, ce primate dont l’apparence et les habitudes sont un défi permanent à la normalité.

Et pour rester dans le thème “la nature a de l’humour”, le gecko satanique à queue de feuille est un chef-d’œuvre de camouflage, version feuille morte avec yeux de dragon mignon.

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Crédit photo ReinerC.

Sources pour aller plus loin

Wikipédia
WildMadagascar
Britannica

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